Message en temps de confinement

ORDINAIRE,…

 

Le chant des tsurune s’est éteint, brusquement.

Et nos arcs se reposent.

Le dragon s’est réveillé et nous a rapidement fait comprendre que nos petites différences et prétentions ne représentaient rien pour lui. Le caractère éphémère de notre destinée humaine se rappelle à nous quotidiennement.

Depuis plus d’un mois, un temps de silence s’est développé, nous permettant d’entendre d’autres bruits, d’autres pulsations. Un temps où chacun a pu se rencontrer, s’interroger, où les questions en latence font surface.

Comment continuer à pratiquer lorsque les portes du dojo se ferment ? Que faire ?

S’impose d’abord le fait de ne pas perdre le physique, il faut entretenir la musculature, l’endurance, la souplesse.

Il s’agit de mieux comprendre le sens et la finalité de chaque geste. De relire le kyohon en essayant d’y voir les mots et non pas d’y lire ce que nos préjugés projettent sur la page.
Il s’agit d’avancer avec le support de nos compagnons de route, de prendre de leurs nouvelles, de ressentir les liens qui nous unissent et de ne pas renoncer.
Etre bushi, c’est être prêt, être prêt c’est se préparer sans cesse. Comme le lieutenant Drogo du désert des tartares.

Dans l’attente de la reprise, il faut nous montrer patient et apprécier les gestes simples et apparemment anodins qui scandent nos journées. Créer du beau, du bon. Si nous faisons cela nous serons dans l’ordinaire, riche de sens et de positivité.

HEIJOSHIN, l’esprit ordinaire, habituel et tranquille, le présent qui s’impose à nous constitue un entraînement inattendu, qui nous permet de ne pas baisser les bras.

 


PHENIX,…

 

L’oiseau qui renaît sans cesse, qui ne meurt pas est notre formidable signe d’espoir.

La reprise, nous la souhaitons tous, ne pourra se faire que dans la sécurité maximale.

Dès maintenant je vous demande de penser à cela, j’ai décidé de changer la procédure de tir afin de respecter les distances physiques de sécurité sanitaire.

Sharei de cinq cibles, nous n’utiliserons que les cibles 1, 3 et 5, ce qui créera un espace entre tireurs de 3,60 mètres.
Sharei de 3 cibles, nous n’utiliserons que les cibles 1 et 3.

L’entrée, nyujo, sera adaptée selon le même principe.

Dans le hikae, zone de préparation et d’attente, il sera demandé à chacun de conserver la distanciation physique.
Ces mesures sont provisoires, le temps que la situation de la pandémie se régularise.
J’en informerai la fédération japonaise.

Si vous avez des suggestions à faire, n’hésitez pas. La sécurité de chacun est entre les mains de chacun d’entre nous. Cela nous permettra d’envisager la reprise avec courage et sérénité.

Des mesures devront être établies à l’entrée et à la sortie des dojos, en fonction des lieux et groupes. Une attention particulière devra être portée sur les vestiaires, souvent étroits.

Tout cela devra être analysé et mis au point par les responsables de dojo en collaboration avec chacun des pratiquants.

Mon souhait le plus cher est que l’on trouve dans les laboratoires un virus nouveau, porteur d’espoir, le virus de la santé.

Bien à vous, en attendant de nous retrouver, l’arc à la main.


Jean-Pierre Vlasselaer, Président.

 

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